Politique : 30 juin 2010 - 30 juin 2011. Des espoirs déçus.

Publié le par nsango04.over-blog.com

30 juin 2010 -30 juin 2011: des espoirs déçus

 

 

 

 – Des vendeurs de l'eau potable ce 22/o3/2011 sur le boulevard du 30 juin à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
Des vendeurs de l’eau potable ce 22/o3/2011 sur le boulevard du 30 juin à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

 

 

 

 

 

Le 30 juin 2010 a été marqué d’un cachet spécial. Et pour cause ? Jubilé d’or de la République démocratique du Congo. En effet, l’ex-Colonie belge a commémoré l’année dernière le cinquantenaire de son indépendance. Avec faste. A Kinshasa, une structure spéciale fut créée pour que la fête soit totale et globale. Elle avait pour objectif la réussite de l’événement, qui, au travers d’une publicité à tout casser, n’a pas manqué de grignoté le Trésor public.

Le 30 juin 2010. Que n’a-t-on pas entendu comme discours à haut débit et promesses à faire germer moult oasis dans un désert! Ceux qui ont bu et mangé ce jour-là, se connaissent. Ceux qui se sont fait un peu de santé financière, se reconnaissent. Bref, ceux qui ont jubilé le 30 juin 2010 ne sont pas à chercher dans la foule silencieuse qui n’y a vu que du feu, sinon le feu d’artifice.

Le 30 juin 2011, c’est déjà demain. La commémoration a été délocalisée à Lubumbashi. Toutes les éminences grises du pays vont se retrouver dans la capitale du Katanga pour assister à un défilé monstre, manger et boire; peut-être aussi danser.

Et une nouvelle fois, la foule immense sera là, fidèle à son poste et dans son rôle de spectateur. Elle sera là tout yeux tout oreilles dans l’espoir de tirer un meilleur parti dans les nouveaux discours qui seront prononcés à l’occasion du cinquante et unième anniversaire de son indépendance. Car, du Cinquantenaire elle n’a plus qu’un souvenir vague. Le social garde le plancher. Les salaires ne sont pas régulièrement payés. Les épidémies font toujours rage ; même celles prétendues définitivement éradiquées reviennent en force. Les soins médicaux sont un luxe pour la majorité de la population.

Pendant ce temps, l’insécurité demeure le lot quotidien des paisibles citoyens, aussi bien dans de grandes villes que dans des villages. Du fait des kuluna et des groupes armés.

L’enseignement, du primaire au supérieur et universitaire est au rabais. Les notes à tous les niveaux sont monnayées ou vendus en nature. Malgré les nombreuses alertes et autres sonnettes d’alarme.

Quant au gouvernement, il semble se complaire dans une navigation à vue. Les effets de l’atteinte du point d’achèvement et l’effacement des 90 % de la dette extérieure tardent à être ressentis. Le Peg II (Programme économique du Gouvernement) bat de l’aile. D’aucuns se demandent où partent les ressources que mobilisent les services générateurs des recettes. Il est constaté que le Gouvernement fonctionne au-dessus de ses moyens et frôle l’indiscipline budgétaire, à en croire la dernière mise en garde du comité de politique monétaire.

Même le processus électoral va cahincaha, techniquement, matériellement et financièrement. La CENI (Commission électorale nationale indépendante) est, à l’instar de la défunte CEI, prise en charge à environ 80 % par les partenaires extérieurs, particulièrement les Occidentaux. A-t-on vidé le contentieux, entretemps ?

Bref, le 51ème anniversaire de l’indépendance de la RDC se commémore sur fond d’espoirs déçus.

 

 

 

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