Justice : Procès Chebeya. Le Colonel Daniel Mukalay craque.

POLITIQUE NATIONALE

 

 

Procès Chebeya : le colonel Daniel Mukalay craque

Par Donatien Ngandu Mupompa

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Floribert Chebeya. Photo Radio Okapi.

 

 

Par Donatien Ngandu Mupompa / Le Potentiel.

 

« On veut me faire porter le chapeau », ainsi s’est écrié le colonel Daniel Mukalay, accusé principal dans l’affaire Floribert Chebeya, après avoir été acculé par le ministère public et les parties civiles sur les SMS compromettants contenus dans son téléphone.

  

Audience chaude que celle qui s’est déroulée hier lundi 21 février dans l’affaire qui oppose le ministère public et les parties civiles aux assassins présumés de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana de l’ONGDH « La Voix des Sans Voix ». Les débats ont tourné autour du rapport de l’expert de la société de téléphonie cellulaire Tigo sur les relevés d’appels enregistrés du 24 mai au 10 juin 2010 chez le colonel Daniel Mukalay, la colonelle Alaine Mwenze Ilunga, le commissaire principal Jonas Mbaya, l’inspecteur Jerry Kahozi et le commissaire Michel Mwila.

 

Mais de tous les SMS, ce sont les deux messages envoyés par le major Christian Ngoy au colonel Daniel Mukalay qui semblent enfoncer celui-ci. Dans le premier, il y a ce contenu : « Bonjour colonel, l’homme des droits de l’Homme Chebeya Floribert, numéro de téléphone 0998322387 », et le deuxième contient un message en swahili dont voici la traduction : « Bonjour Mzee, je suis avec le challenger et Jacques. J’attends instructions ».

 

A la question du bâtonnier Ntoto Aley de la partie civile de savoir si ces SMS envoyés par le major Christian Ngoy lui étaient destinés, le prévenu Daniel Mukalay a répondu : « Je n’ai jamais lu ces SMS, mon téléphone a été saisi depuis le Conseil national de sécurité (CNS) ».

 

A son tour, le ministère public s’est levé pour expliquer que ces deux SMS sont révélés dans le rapport du conseiller spécial en matière de sécurité Pierre Lumbi qui précise : « Des SMS compromettants ont été trouvés dans le téléphone du colonel Daniel Mukalay, et envoyés par le major Christian Ngoy ».

 

En guise de réaction, le prévenu Daniel Mukalay a fait voir aux juges militaires que si ces SMS constituaient un indice sérieux de culpabilité, ils auraient dû faire l’objet d’un interrogatoire à l’enquête préliminaire ou à l’instruction pré-juridictionnelle. Il a fini par dire : « C’est par hasard que ces SMS sont tombés dans mon téléphone ».

 

Le bâtonnier Ntoto Aley est revenu à la barre pour faire voir à la Cour militaire que le colonel Daniel Mukalay ne conteste pas, mais il est évasif. Après quoi, l’avocat a posé cette question : « Si c’est par erreur, pour quelle raison cette erreur se serait-elle commise sur son appareil ? ». Pour toute réponse, le prévenu Mukalay a dit : « C’est à l’autre de répondre ».

Ensuite, le bâtonnier a demandé si le deuxième SMS a été écrit en swahili par erreur aussi. Ici, le prévenu a déclaré qu’on peut écrire en français, lingala, kikongo, etc. Et le ministère public aurait dû commencer par-là avec son enquête. A une question du bâtonnier Ntoto de savoir s’il y a une raison particulière pour que Christian Ngoy lui envoie ce message, le colonel Daniel Mukalay a déclaré n’avoir aucune raison particulière.

 

A son tour, Me Kabengela Ilunga a voulu obtenir des précisions sur le message que le colonel Daniel Mukalay a envoyé au major Christian Ngoy le 1er juin 2010 à 17h28’47’’. Mais le prévenu Mukalay a dit ne pas se rappeler. Revenu à la charge, l’avocat a invité la Cour à interpréter le message en swahili, adressé au colonel Mukalay lorsqu’il se trouvait au niveau de Socimat. De son côté, le bâtonnier Ntoto a relevé que lorsque le colonel Mukalay parle d’une jeep achetée à Boma appelée « Challenger », cela prouve qu’il reconnaît le message. En entendant ces mots, le prévenu s’est écrié : « On veut me faire porter le chapeau ! ».

 

C’est alors que la partie civile a repris la parole pour demander : « Qui veut lui faire porter le chapeau et dans quel intérêt ? Quel intérêt le conseiller spécial a-t-il à lui faire endosser ce message ? Ensuite, l’avocat a demandé : « Qui a donné son numéro au conseiller spécial ? ». Mais ici, le prévenu a répondu que ce n’est pas son numéro.

Après avoir rappelé que le général John Numbi a dit que l’initiative d’inviter Chebeya venait du colonel Mukaly, un avocat a demandé : « N’est-ce pas lui qui veut lui faire porter le chapeau ? » Le colonel Mukalay a répondu au premier président : « Pas du tout, mon colonel ».

 

 

 

 

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