Crash de l'avion d'Hewa Bora : La Régie des Voies Aériennes, RVA, rejette les accusations de

Publié le par nsango04.over-blog.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Crash de l’avion de Hewa Bora : La RVA rejette les accusations de Stravos Papaionou

 

Le dernier crash de l’avion de Hewa Bora survenu le 08 juillet dernier à Kisangani n’a pas cessé de défrayer la chronique. Avant même que soient révéler au grand jour les secrets des deux boites noires qui ont du reste été retrouvées, le gouvernement a pris une série des mesures conservatoires, notamment la suspension de la licence d’exploitation de la compagnie d’aviation Hewa Bora. Ainsi l’on croit que le gouvernement va faire d’une pierre deux coups, en réformant en profondeur ce secteur, afin de ne faire fonctionner que les compagnies sérieuses, celles qui répondent aux conditions exigées par la nouvelle réglementation en matière de l’aviation civile en Rd Congo.
Après les propos de M. Stravos Papaionou rejetant la responsabilité de la catastrophe qui a coûté la vie à plus de 74 personnes à la Régies des voies aériennes (RVA), prétendant que lors du crash l’aéroport international était dirigé par les stagiaires, il avait aussi accusé la tour de contrôle d’avoir mal guidé l’équipage dans des conditions météorologiques hostiles. Mais la réaction de la RVA n’a pas tardé et toutes ces accusations ont été rejetées en bloc par cette régie. C’était au cours d’un point de presse animé mercredi dernier à Ndolo, par l’Adg de la RVA, le Professeur Justin Okana Lebun. Ce point de presse a aussi bénéficié des explications complémentaires fournies par les contrôleurs de trafic aérien, représentés par Godard Wamba Makola, qui est en même temps Président national de l’Association des contrôleurs de la circulation aérienne du Congo.
Pour le n°1 de la RVA, tout ce qu’a raconté le patron de Hewa Bora lors de son face-à-face avec la presse ne sont que des allégations mensongères. Car pour lui, au moment du crash, il n’y avait aucun stagiaire à la tour de contrôle de Kisangani. Et les deux agents qui avaient travaillé sont bel et bien des techniciens qualifiés. Quant à l’avion qui aurait été mal guidé, c’est faux, surtout que cette situation relève de la compétence du radar. Ce n’est pas non plus vrai lorsque la compagnie Hewa Bora affirme que le véhicule anti-incendie de la RVA serait arrivé en retard sur le site de l’accident pour éteindre le feu. Car, des témoignages sur le terrain soutiennent que c’est ce véhicule qui était arrivé le premier sur le lieu du crash pour tenter de limiter les dégâts. Le n°1 de Hewa Bora a également défendu qu’il est tendancieux pour la RVA d’avoir orienté deux vols qui avaient précédé l’avion endommagé vers la piste 13 qui était dégagée, alors que l’avion écrasé était orienté vers la piste 31. Cette accusation a encore été rejetée par la RVA, qui attendait d’ailleurs un démenti de M. Stravos.
Les contrôleurs aériens chargent le pilote du Boeing
Pour les contrôleurs aériens de la RVA, c’est le commandant de bord du Boeing accidenté qui est l’élément clé du drame. Car pour eux, si les conditions météo n’étaient pas favorables pour permettre un atterrissage réussi, il aurait dû changer d’option et remettre le gaz. Ce qu’il n’a pas fait malheureusement. Les mêmes contrôleurs aériens se sont insurgés contre l’arrestation de deux de leurs collègues aiguilleurs du ciel. Pour eux, cette arrestation est prématurée, pendant qu’une commission ad hoc est mise sur pied pour faire toute la lumière sur le drame. Et comme la boite noire a été retrouvée, ils pensent que l’on devait attendre le décryptage pour avoir accès à d’autres informations. Et si ces deux contrôleurs ne sont pas relâchés, ils menacent d’aller en grève.
A la suite du crash de Kisangani, Hewa Bora cloué au sol : Le gouvernement a suspendu sa licence d’exploitation

 

 

Prendre des sanctions conservatoires oui, mais il faut penser à doter le pays de compagnies aériennes fiables.

Le gouvernement a l’occasion de fouiller dans ses tiroirs pour remettre sur la table le dossier Korongo Airlines.

 

Il nous revient que le gouvernement n’a pas attendu le décryptage de deux boîtes noires pour prendre des mesures conservatoires. C’est dans ce cadre, apprend-on de la même source, que le gouvernement de la République a décidé la suspension de la licence d’exploitation de Hewa Bora.

 

La mesure est salutaire, mais elle ne sera qu’une demie mesure si cette occasion n’est pas mise à profit par le gouvernement en vue d’asseoir une vraie politique dans ce domaine, et de profiter de toutes les opportunités qui se présentent. L’une des opportunités, c’est sans aucun doute, puisque tout le monde en parle, c’est Korongo Airlines, une compagnie qui offre au Congo la possibilité de disposer des avions sûrs et sécurisés. C’est l’occasion pour le gouvernement de se rendre compte que l’on ne peut pas servir dans le secteur de l’aviation sur base d’intrigues là où doit s’imposer le professionnalisme et la haute technologie. Affaire Hewa Bora colle désormais à la peau. Car, ce n’est pas demain que l’on cessera d’épiloguer sur ce crash, l’un des plus meurtriers que la Rdc ait connu. En ce qui concerne la compagnie Hewa Bora, on n’est pas au premier crash. La question que plus d’un se pose, c’est celle savoir ce qui était fait au premier accident en vue d’éviter la répétition des événements.
On constate qu’après qu’un avion de cette compagnie ait confondu piste d’atterrissage et le quartier populaire de Birere à Goma, le fait a été banalisé. On a même assisté à une certaine arrogance de la part des dirigeants de cette compagnie qui, il faut le dire, n’ont senti sur eux aucune contrainte, donc aucune responsabilité. Comme on devrait s’y attendre, aucune précaution n’a été prise de la part de Hewa Bora pour éviter un autre crash. Faut-il que cette fois encore rien ne soit fait jusqu’à ce qu’il y ait un autre crash ? La découverte de deux boîtes noires est une bonne chose, mais cela ne devrait en rien servir de distraction. Car, en effet, en attendant que soit décryptées les deux boîtes noires, on craignait de profiter de ce temps pour enterrer l’affaire. Il y avait bien risque que l’attente des résultats du décryptage de deux boîtes noires se prolonge à l’infini. Pendant ce temps, à Hewa Bora, la vie irait comme si rien ne s’était passé. La décision du gouvernement a coupé court à tout cela.
Car, l’opinion craignait que les dirigeants congolais jouent à la digression en prononçant des sanctions contre des agents congolais. On apprenait même que l’on serait prêt à faire tomber des sanctions sur les agents de la Rva Kisangani. Ce qui serait une injustice lorsqu’on sait que les agents de la Rva, conformément à la réglementation, ne fournissent aux pilotes que des paramètres qui leur permettent de prendre la décision finale. En outre, un avion fiable ne doit pas se contenter des données de la Rva. Il doit avoir à bord du matériel qui lui permette d’apprécier le temps. Lorsqu’à l’atterrissage, le commandant de bord annonce le temps et la température au sol, attend-il nécessairement cela de la tour de contrôle ? L’exemple des crashes survenus ces derniers temps, dont celui de l’avion de la Monusco démontre que la dernière décision revient au pilote. 
Celui du Boeing de Hewa Bora savait qu’il y avait mauvais temps. Il a malgré tout décidé d’atterrir, comme on le dit avant d’écouter les conversations dans la boîte noire. On doit chercher à savoir si l’avion avait suffisamment de carburant pouvant lui permettre une certaine autonomie pour aller atterrir ailleurs ou survoler Kisangani jusqu’à nouvel ordre. Les témoignages font croire que généralement ces avions se comportent comme des voitures taxi de Kinshasa qui se contentent de carburant juste pour la course en attendant de faire recettes pour s’approvisionner à compte-gouttes.
Il est encore une fois démontré que l’avion de Hewa Bora était surchargé. Ce qui est un manquement grave. C’est ce qu’on appelle « faire du fula-fula en l’air ». Il nous revient également que beaucoup de gens qui étaient à bord de cet aéronef ne figuraient pas sur le manifeste d’embarquement. Ne fut-ce que sur ces deux points, on ne pouvait pas croiser les bras et attendre les résultats du décryptage de deux boîtes noires. C’est pourquoi l’opinion serait scandalisée de voir que non seulement aucune mesure conservatoire n’aurait été prise ne fut-ce que pour faire sentir à Hewa Bora sa responsabilité. La mesure que vient de prendre le gouvernement se justifie, même si elle est insuffisante au regard des griefs. Dans la même opinion, on va plus loin jusqu’à exiger une implication de la firme Boeing dont l’image a pris un vrai coup avec ce énième crash d’un Boeing de Hewa Bora.
On a vu la firme qui avait fabriqué le supersonique, la Concorde clouer au sol toute sa production lors de l’accident de Roissy. Finalement, ces avions ont été retirés de la circulation. Bien qu’il apparaisse clairement que le crash est lié essentiellement à une mauvaise gestion des avions qui sont en plus d’un certain âge, on ne peut pas ne pas ouvrir la piste d’une erreur de fabrication. En outre, dans ce monde où les nouvelles de crash parcourent les pays à la vitesse d’éclair, il ne revient pas à ceux qui suivent ces informations à préserver la réputation de la firme Boeing en accusant la gestion cavalière des dirigeants de Hewa Bora.
Il nous revient également qu’il y aurait plus d’un actionnaire dans cette compagnie aérienne parmi lesquels des hommes très sérieux. Pourquoi tous ces actionnaires se résignent-ils dès le moment où il est clair que la direction de la compagnie ne fait pas d’efforts pour épargner et au pays et aux passagers et même aux actionnaires, ces scènes de désolation dont on se serait passé avec un peu plus de rigueur et de professionnalisme dans la gestion et des pilotes et des avions.
Hewa Bora, c’est une question d’hommes. Une question de gestion, donc question de prise de décisions. A ce sujet, sieur Stravos continue à croire qu’il peut tout relativiser au point de se moquer des vies des Congolais arrachées de la façon la plus brutale. La question que plus d’un Congolais se posent encore, c’est celle de savoir pourquoi le gouvernement congolais peut encore ménager, protéger une compagnie qui a décidé de façon arrogante de ne pas payer ses assurances dans le pays où elle opère. Stravos n’a aucune excuse, surtout dans ce dossier d’assurance.
Selon Lambert Nsiensi de la Sonas : « Hewa Bora a violé la loi »
Nous avons publié hier les propos de M. Stavros, le patron de Hewa Bora au sujet du crash de Kisangani de vendredi dernier. Nous avons reçu à notre rédaction M. Lambert Nsiensi, un haut cadre à la Sonas assumant les charges de Directeur de réassurance. A la question de savoir ce qu’il pense des propos de Stavros s’agissant du fait que sa compagnie aérienne a tourné le dos à la Sonas pour prendre une police d’assurance à l’étranger parce que, dit-il, la Sonas n’avait pas bien joué son rôle d’assureur lorsqu’il y a eu le crash de Goma en 2008 , il a répondu ce qui suit : « M. Stavros n’est pas compétent pour faire un tel jugement. Il peut se dire peut-être qu’il n’est pas satisfait. Jusqu’à preuve du contraire, les lois du pays encore en vigueur exigent que tous les exploitants des aéronefs prennent une police d’assurance à la compagnie nationale d’assurance qu’est la Sonas.
Lorsque le marché sera ouvert avec la promulgation de la nouvelle loi sur les assurances, là alors chacun pourra faire son choix de s’assurer là où il veut. Pour le moment, prendre une police d’assurance à l’extérieur du pays, c’est violer la loi. Dans le cas d’espèce, c’est de l’incivisme tout court qui est du reste juridiquement condamnable. Car, lorsqu’une société établie en Rdc va prendre une police d’assurance à l’extérieur, c’est la Sonas qui perd et à travers elle l’Etat congolais qui accuse un terrible manque à gagner sur le plan fiscal. Ce sont des pratiques qu’un Congolais ne se permettra jamais dans d’autres pays. Pourquoi doit-on constamment chosifier les Congolais ? »
L’Avenir
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